Une semaine au QG du GND à Saint Christophe La Grotte

Du 18 au 25 juillet 2025.

Petit rappel de comment nous sommes parvenus à « avoir » au GND… un QG annexe…. En Savoie !! 

Tout commence quand par l’escalade, Amandine, Seb (un collègue du club d’escalade) et moi, nous partons du côté de Lyon à St Priest, pour juger une compétition de Bloc un samedi de décembre 2024.

Amandine, de par sa générosité, son sens de l’hospitalité, sa sympathie et tout ce qui va avec, nous propose alors de finir le weekend dans son pays natal : la SAVOIE.

Et c’est ainsi tout d’abord que nous serons accueillis à bras ouvert chez sa maman, Cécile, dite la « C » (ou Madre louloute aussi), dans la maison familiale à Saint Christophe La Grotte.

Rien que le nom du village est évocateur, et raisonne dans ma tête comme un début d’aventure…

Autant dire que ce week-end-là, je n’ai rien découvert du pays, déjà connu bien évidemment par notre tenancière et sa fille (hormis une petite excursion que nous ferons à la croix de la Cochette avec, un court instant, une vue sur le Mont Blanc), car la météo exécrable ne nous donnait qu’une visibilité très très médiocre des environs. 

En revanche, j’ai découvert une très belle personne qu’est la maman d’Amandine ; chaleureuse, accueillante, très sociable, fort sympathique, etc… bref, vous l’aurez compris le feeling est passé et la discussion se faisait en toute aisance.

Bien que le séjour fût bref et dense le temps d’un Week end, j’eusses tout de même le temps d’aborder notre vie de club spéléo au sein du GND ; et c’est alors que Cécile (Madre louloute), me répondit avec spontanéité et avec tout l’altruisme qui la caractérise, que nous serions les bienvenus si nous décidions de faire un petit séjour spéléo dans les parages (autant dire que c’était l’euphorie dans ma tête à ce moment-là). 

D’autant plus que Cécile nous expliquait ce soir-là la vie locale, avec la fameuse fête annuelle du pain en juillet sur la commune ; alors que sur la table dressée devant nous, se juxtaposaient diots aux oignons et vin blanc accompagnés de Crozets, et pour dessert le fabuleux St-Genix de la fête du pain cuit dans le four traditionnel familial, un vrai régal gustatif. 

Pour ma part j’étais comblé, et pris au mot sa proposition et son invitation, à savoir que nous pouvions faire un « one-shot » entre la fête du pain en tant que bénévole, et découverte spéléo des environs, le tout en juillet prochain, soit en 2025.

Ainsi soit-il, le temps d’un week-end, le QG annexe du GND est né à Saint Christophe La Grotte.

A notre retour, l’approbation de tous au sein du club ne fut pas simple au départ (la jalousie certainement, et une part de discrédit aussi peut être)…

Mais chemin faisant tel un missionnaire, je ne tardai pas à rencontrer au cours de l’année Côme, lors du stage spéléo de l’EDSC30 en Ardèche courant avril 2025, lui-même originaire des Echelles à côté de Saint Christophe La Grotte, qui devint naturellement nouvel adhérent au GND (après la naissance de microlouloute pour qui le numéro de membre 007 lui été réservé!).

Les choses se précisent alors et se confirment tout en montant en crédibilité… Le QG annexe gagne en réputation et notoriété, bien qu’il n’ait pas encore mis en pratique son titre.

Fort de sa popularité grandissante par le bouche-à-oreille, s’en suit le stage Canyon du CDS 30 organisé par Adeline fin juin de cette même année en lieu et place du QG annexe à Saint Christophe La Grotte (stage autour duquel je découvris pour l’occasion le réel paysage environnant, le ciel étant dépourvu de brume et brouillard cette fois-ci).

Désormais, les choses deviennent sérieuses et le QG annexe commence réellement à entrer au cœur des discussions et des perspectives d’avenir pour le club, et permet ainsi de formaliser davantage notre venue en juillet prochain pour la fête du pain.

Et c’est ainsi que débute notre séjour…

Vendredi 18 Juillet :

18h00

Quelque part dans le Gard… à Calvisson

Le départ se profile en partance pour la Savoie, et nous ne serons que deux sur la grille de départ, Amandine et moi. 

Disons que pour une première au GND, nous partons en éclaireur tel des pionniers à la découverte de nouvelles contrées (surtout moi).

En cours de route, la faim pris place dans nos estomacs, et instinctivement nous nous arrêtâmes à hauteur de Valence pour manger un bout dans un genre de burger asiate où nous ferons la trouvaille et l’essai d’une « spéléobox locale» au sein de l’établissement (projet de construction qui anime le club depuis quelques temps et qui se concrétisera à notre retour de Savoie). 

Une fois fini, nous reprenons la route, et il me tardait de revoir Madre louloute, sa gentillesse, son amabilité, sa bonté, sa délicatesse, sa serviabilité. En sachant que dès notre arrivée nous serions mis à contribution dans nos rôles de bénévoles pour tenir la fête du pain dont le coup d’envoi prendra effet dès le lendemain matin à 5h00.

Les préparatifs pour la fête du pain étant très fastidieux depuis plus d’une semaine pour les protagonistes locaux, c’est une Madre louloute sur les nerfs légèrement chafouine que nous découvrons à notre arrivée au QG annexe, et qui déroge à tous les superlatifs la qualifiant jusque-là (heureusement, ceci ne fut que passager). 

Il est 22h00. 

Nous décidons alors de remettre au lendemain matin les tâches prévues ce soir-là, la fatigue physique et morale ayant pris place sur l’organisation tardive du soir venu.

Extinction des feux à 23h00 pour ma part.

Samedi 19 Juillet :

QG annexe du GND

Saint Christophe la Grotte

Levé 6h00 (5h00 pour Madre louloute, toujours à fond !!) et déjà sur le pied de guerre pour finaliser les préparatifs de dernière minute avant d’aller chercher à la salle polyvalente du village les premières pâtes à pain pétries par le nom moins réputé Claude (dit Claudius ou Claudio dans le jargon GND), président d’ « Anim’grotte » (l’association organisatrice de l’évènement), artisan boulanger, nouveau retraité depuis peu, mais toujours du métier et de la partie quand il lui faudra pétrir les 1200kg de farine prévues pour ce weekend festif. 

De retour au four au QG annexe (le plus gros four du village soit dit en passant, parmi les 5 fours ayant répondu présent pour l’occasion), je découvre l’équipe qui sera présente sur place tout au long de la journée et /ou du weekend, à savoir Benoît, Vanessa, Sylvain, Léo et Vanylle. 

Une joyeuse bande de gais lurons qui se retrouvent pour la plupart chaque année autour du four de Cécile pour célébrer la fête du pain et confectionner ces mets que sont les pains, les Saint-Genix et les pognes, dont leur réputation dépasse les frontières savoyardes (le Guiers Vif à tout juste 400m étant la limite départementale avec l’Isère).

Et nous voilà rapidement mis à contribution pour peser, bouler, et mettre au repos les pains ainsi formés avant la cuisson. 

Le temps de remettre le four à température avec des fagots de bois, pour ensuite enlever les braises, chasser les cendres avec la panosse et nous enfournons nos premières créations qui se succèderont tout au long de la journée en alternant pains et Saint-Genix.

Première fournée à 8h20, c’est non moins de 53 pains qui seront mis à cuire.

Sortis 50 min plus tard soir à 9h10, nous contemplons, fascinés, le fruit de notre travail et de dur labeur, avant de dresser l’oreille pour entendre le pain encore chaud « chanter » comme ils disent dans le jargon des fourniers.

S’en suit bien évidemment la première dégustation autour d’un petit déjeuner tiré du sac (qui ne s’arrêtera jamais durant tout le week-end. Que dis-je… qui ne s’arrêtera pas de la semaine !!).

Ce moment de détente, de convivialité et de partage nous sert à renforcer les liens au sein de l’équipe et ainsi nous rendre encore plus efficace à la tâche sur la deuxième fournée avec Benoît à la manœuvre pour enfourner…. 60 pains !!!

Record toutes catégories battues historiquement sur le four, et ce depuis les débuts de la fête du pain, jadis.

Un réel succès, d’autant plus qu’il y a eu 100% de réussite à la sortie, aucun pain brûlé, pas de cendres incrustées dans la croûte, tous cuits à cœur et à point, du croustillant, du goût, de la légèreté en bouche (à condition de ne pas trop en ingérer d’un coup). Bref, nous nous satisfaisons tous de l’ampleur de notre fournée.

Arrive le temps de la cuisson des premiers Saint-Genix qui sont déjà confectionnés en amont par notre maître boulanger/pâtissier à tous : Claudius en personne. 

Dès leur livraison express sur le four par les bénévoles, nous enfournons 10 plaques soit l’équivalent de 40 Saint-Genix, et pour un temps de cuisson ne dépassant pas 25 min.

Désormais, la Team de la « C » est rodée, et nous continuons inlassablement toute la journée de peser, bouler, laisser reposer, enfourner, défourner, stocker et vendre nos joyaux ainsi faits.

Quand tout d’un coup… alors que je pesais en respectant la consigne à la lettre des 1200g de pâte par pain, je vis apparaître sous l’antre du barnum un canidé qui me parût bien familier à mes yeux, mais trop peu à mon esprit alors passif, car trop absorbé par les tâches du jour.

Et avec un peu de latence, je reconnu tant bien que mal notre mascotte spéléologique : la MAKI !!!

Cela signifiait donc la présence sur place d’Adeline, fidèle maîtresse de Maki, et de Côme fidèle compagnon d’Adeline (et vice versa) !!!

Nous voilà donc 3 adhérents du GND présent sur la fête du pain !! (J’espère secrètement qu’un jour Adeline finisse par prendre son adhésion au club).

Envoûtés et enivrés par le rythme effréné de notre boulangerie éphémère, voilà Adeline et Côme embarqués dans le pesage, le boulage et toutes les étapes de fabrication et cuisson du pain jusqu’à…. Beh jusqu’à la fin de la soirée disons… puisque nous clôturerons cette journée tous ensemble autour d’un succulent dîner offert par l’association et dégusté par chacun des participants bénévoles sur le four, pour les personnes prévues, mais aussi celles imprévues ayant prêté main forte durant cette journée.

Ceci tout en continuant les fournées de pain et de Saint-Genix jusqu’à 1h00 du matin environ.

Cette année, avec un nombre de fours portés à 5 sur l’évènement, il n’y aura pas d’équipe de nuit, et les cuissons prennent fin en soirée, histoire de donner un peu de répit à tous les bénévoles… ou presque… Madre louloute étant à fond sur le four jusqu’à 2h du matin.

Tandis que nous retrouverons Claudius à la salle polyvalente du village, exténué, en train de dormir, allongé sur une chaise, alors que le bal battait la mesure plein régime juste à l’extérieur. Il était là, imperturbable dans les bras de morphée, au beau milieu de la salle polyvalente.

Le lendemain, il dira s’être assoupi une quinzaine de minutes. 

Mais oui mon Claudio… tkt c’était un sommeil bien mérité après ces 1200kg de farine pétrie.

Car au terminus de cette journée, c’est la totalité des ingrédients qui aura été écoulée. 

Ne nous restera plus comme mission pour le lendemain qu’à faire cuire les derniers Saint-Genix et pâtes à pain nous concernant au four de la « C » ; tandis que les pognes continueront de se faire au four communal du Pont Romain, tout en assurant la vente de tous ces produits finis auprès des 

Dimanche 20 Juillet :

Toujours sur le pied de guerre au QG annexe dès le lever du jour, c’est reparti pour une matinée de fête du pain, sur un rythme moins soutenu que la veille certes, mais encore avec toute l’attention nécessaire à surveiller les différentes étapes de préparation, de monter en température du four et de cuisson des précieuses saveurs locales.

La fin se fait ressentir en même temps que la faim et il ne tarde pas à être l’heure du déjeuner pour festoyer, encore une fois, avec toute la bande de boulangers amateurs que nous formons désormais.

Ce après quoi, les cuissons étant finies, nous commencerons et finirons dans la foulée le rangement de toute l’installation autour du four ayant permis de tenir l’évènement actif durant ces deux jours de folies boulangères.

Les pains, Saint-Genix et pognes continuent toujours de se vendre dans le même temps sur les différents emplacements dédiés à la cuisson que sont les fours, tout comme sur la place de l’église. 

Un franc succès à en croire les chiffres qui nous parviendront ultérieurement, avec une recette en nette augmentation par rapport à l’année passée.

Ce qui laisse présager pour l’avenir nous l’espérons, une fête du pain 2026 d’anthologie, avec possiblement des animations variées et en lien avec le nom éponyme de ce lieu, Saint Christophe la Grotte, et donc… pourquoi pas… de la spéléobox, de la tyrolienne, du rappel guidé, du jeu des caisses, la venue de « Tatiana » aussi, etc… allez savoir…

Bref, nous sommes déjà un certain nombre dont les idées fusent à tout va !!! 

Encore nous faudra-t-il avoir l’approbation de tous au sein de l’association Anim’grotte si nous voulons mener ce projet à bien (pas gagné avec l’impassible Claudio…).

Ainsi fini, Amandine et moi levons le camp pour rendre visite au Padre, Sergio pour le GND (plus communément appelé Serge) avec lequel nous avons prévu une petite session initiation à l’escalade avec sa compagne sur le site de Crossey, à l’entrée des gorges du même nom.

Tous les voyants sont au vert, le contact est là, l’envie aussi, le site se prête à merveille à une petite initiation au vu du temps imparti en cette fin de journée, et tout le monde se réjouit à l’idée de toucher un peu de cailloux.

Seule la météo se veut capricieuse, avec l’arrivée de nuages chargés d’H2O qui ne tarderont pas à se déverser en trombe sur nous alors qu’Amandine venait de clipper sa première dégaine.

Résolu à notre sort, Amandine déséquipe LA dégaine de posée, et nous nous mettrons tous à l’abri dans une petite baume non loin du départ des voies en attendant que la pluie s’estompe avant de redescendre à la voiture et rentrer ainsi bredouille dans nos pénates.

Nous revenons ensuite à Saint Christophe La Grotte ou un festin de rois nous attendait à la salle polyvalente pour tous les bénévoles du weekend : gratin dauphinois et diots.

Faut être honnête… perso, je me suis resservi quatre fois, c’était une dinguerie !!! Les diots étaient subtilement cuits, ni trop secs ni trop crus, juteux à point, du fondant, du gout avec ce léger parfum de vin blanc qui assaisonnait cet aliment si typique du pays savoyard.

Si j’avais du manger à hauteur de l’effort fourni durant le Week end, je crois que je reste encore redevable de quelques jours de bénévolat auprès de l’association Anim’grotte.

Après cela, retour au QG annexe pour une bonne nuit de sommeil digestion, avant d’amorcer les activités spéléologiques dès le lendemain.

Lundi 21 Juillet :

Lever en douceur au QG annexe après ce gros weekend autour de la fête du pain.

Amandine et moi sommes néanmoins déterminés à faire de la spéléo ce jour. 

Mais avant cela, place aux pizzas en profitant de l’inertie thermique du four encore maintenu à température à l’aide de fagots de bois, pour nous permettre la cuisson de pizzas en fin de matinée et ce pour notre déjeuner du midi, et le plaisir d’égayer nos papilles gustatives en mémoire du QG d’Aubais, bien loin de nous à ce moment-là.

 En début d’après-midi, après avoir récolté moults informations auprès de notre référent local, Côme, nous nous dirigeons vers… la grotte du Curé, sur la route menant à St Pierre d’Entremont.

Dernier virage avant d’arriver sur le lieu de parking, nous apercevons de l’autre côté de la chaussée une plaque commémorative à l’attention de Bertrand Léger, grand spéléonaute des années 60 à 80, jusqu’à son décès accidentel en 1984 sur la marche d’approche amenant à la cavité en chutant mortellement de plus de 20m. 

Une fois garés, nous descendons du véhicule, personne sur les lieux, nous serons alors tranquilles et paisibles pour explorer cette cavité qui est une classique du secteur à tous les professionnels des environs.

Quand une voiture s’approche, se gare à côté de nous, puis sa conductrice nous interpelle pour savoir si « la sortie » se passe avec nous ?

C’est alors que nous comprenons que nous ne serons plus les seuls désormais, et ne tardons pas à voir un autre véhicule se pointer avec à son bord la DE encadrant le groupe d’individus tout juste arrivés.

Qu’à cela ne tienne, nous profitons tout de même de sa connaissance des lieux pour pêcher quelques informations supplémentaires sur la grotte, à savoir que nous étions perplexes sur l’état de l’actif au fond de la cavité au vu des précipitations qui s’étaient abattues la veille sur le secteur.

Elle nous répondit que nous pouvions y aller sans crainte, nous voilà rassurés.

Le temps de nous équiper, nous décidons avec la DE et à son initiative d’utiliser la main courante qu’elle mettra en place pour accéder à la cavité, et d’un commun accord garder du coup nos cordes pour équiper les rappels dans la suite de la cavité.

Une fois arrivés à l’entrée de la grotte nous prenons le lead, tandis que la DE continuera d’expliquer les bonnes pratiques de progression à ses clients.

Nous équipons très rapidement non loin de l’entrée un petit puit avant de continuer la progression sur un réseau exondé, un peu tortueux par moment mais sans plus. 

L’absence de concrétions, draperies, méduses et autres merveilles, nous change des cavités que nous avons l’habitude de voir dans le sud.

Quant au niveau d’un passage un peu étroit débouchant sur une zone mouillante à mi-cuisse, nous entendons un grondement puissant et régulier… l’actif !! dont nous nous rapprochons de pas en pas.

Puis s’amorce une descente avec un équipement en rappel dont nous préférerons équiper en fixe ne connaissant la suite, et donnant quelques mètres plus loin sur le réseau actif, alors rugissant et résonnant dans tous les environs.

Le débit est vif et puissant, des traces d’écumes en hauteur nous laisse penser que récemment le niveau de l’eau ait pu atteindre ces démarcations encore visibles.

En arrivant sur l’actif, nous sommes alors positionnés d’après le topo au dernier emplacement pénétrable sur l’aval du réseau exondé ; l’eau continuant son cours en descendant en cascade dans un dédale de roches dont l’importance du débit nous empêche de poursuivre plus bas.

Et c’est donc naturellement sur l’amont que nous évoluerons, en direction du P18 au fond duquel se trouve le départ en siphon de l’actif.

Je scrute le plafond tout en progressant vers le puit à l’amont, et observe un rappel en hauteur. L’un des rappels que nous a indiqué précédemment à l’extérieur la DE. Tout va bien la boucle ne va pas tarder à être bouclée.

Nous voilà finalement au-dessus du P 18 qui finit directement en siphon, quant à notre grande stupeur nous constatons qu’il n’y a ce jour-là … que 6 ou 8 mètres au plus qui nous sépare du miroir de l’eau.

Nous nous regardons un peu surpris, tout en essayant de comprendre et d’interpréter ce phénomène qui ne peut s’expliquer que par les précipitations de la veille, bien entendu.

Quand brusquement des bruits assourdissants retentissent !! 

Reste à savoir si le niveau continuait d’évoluer, et dans quel sens ?

Je vois alors dans les pupilles d’Amandine une légère lueur de peur et de crainte, alors que je tente de la rassurer en lui disant que ce sont des « supposées cloches en plafond » au niveau de l’eau, qui se dégorgent en eau, et que ce brouhaha n’est autre qu’en réalité  la résultante des retombées d’eau sous cloche avec un phénomène de dépression qui se caractérisent très bien par ce bruit ; telle une bouteille ouverte que l’on retournerait pour la vider et dont le contenu aurait du mal à s’évacuer faute de prises d’airs, mais dont le « gloup gloup » que nous avons tous en tête relate et démontre très bien le principe.

 C’est alors que discrètement, sans concertation et sans mots, nous prenons chacun de notre côté un petit repère visuel au niveau de la surface de l’eau, avant d’amorcer la montée en main courante nous permettant d’accéder aux rappels, qui bouclent ensuite un peu plus bas sur l’actif, là où précédemment je vis en hauteur l’équipement en place.

Après une brève montée en poignée chaussée sur une MC en fixe sur un passage un peu sportif pour les moins aguerris, nous passons une étroiture des plus modeste à l’horizontal, avant d’arriver sur un petit surplomb où une petite désescalade sans danger s’impose pour finir sur une zone de plein pied nous permettant d’atteindre, avec une approche prudente en main courante, le premier rappel des deux que constituent cette petite boucle fort sympathique.

Nous entendons à ce moment-là le groupe avec la DE non loin derrière, arrivant à l’aval de l’actif.

Cette dernière nous ayant demandé en contrepartie de l’utilisation de sa main courante à l’extérieure, la possibilité de faire les rappels sur nos cordes, nous attendons quelques instants leurs venues à l’aplomb de notre position pour s’accorder sur la suite du programme ; en vain, ces derniers n’iront même pas à hauteur du P18. Nous constaterons auditivement qu’ils rebrousseront chemin dès leur arrivée sur l’actif. 

Nous continuons donc notre descente en direction du deuxième rappel, où Amandine prendra le lead pour l’équipement et sera donc la première à entamer la descente retour vers l’actif.

Une fois tous les deux au sol, nous enkitons le matos et décidons de remonter voir la vasque au terminus du « P18 ».

Et c’est là que nous nous avouerons avoir pris un repère visuel à fleur d’eau avant d’avoir effectué la montée vers les rappels (repère qui s’avèrera être le même de surcroit), et constaterons que ce dernier est désormais, d’après nos estimations, une vingtaine de centimètres immergé sous le niveau de l’eau actuel. 

Nous ne serons pas comment expliquer cette telle observation, alors que les écumes précédemment notées au début de l’actif, étaient nettement plus hautes, et laissaient envisager une baisse générale du flux et niveau de l’eau. Peut-être tout simplement un phénomène d’onde, tel une vague à chaque désamorçage de cloches, qui ferait fluctuer sensiblement le niveau d’eau, sans créer une élévation constante ?…

Je laisse la place aux experts pour nous éclaircir là-dessus…

Fort de ce constat, et arrivant au terme de notre exploration du jour, nous commençons le trajet retour vers la sortie. Le niveau et débit d’eau à l’aval de l’actif était alors inchangé comparé à notre premier passage en ces lieux. 

Nous continuons notre remontée vers la surface, récupérons notre matériel sur le passage et retrouvons ainsi la clarté du jour à l’extérieur.

TPST : 3h (autant dire qu’on a pris notre temps…)

Une fois de retour au bercail et après avoir relaté notre journée à Côme, il nous dira avoir eu un débit nul la semaine précédente dans la grotte au niveau de l’actif, et nous constaterons dès le lendemain en passant à nouveau sur la route que le ruisseau du Vivier au niveau du parking, était redevenu nul alors qu’il coulait plein régime depuis les précipitations du dimanche.

Une fois rentrés, nous profitons de la fontaine située juste de l’autre côté de la rue pour nettoyer le matos, au beau milieu de nos confrères gammaridés.

Mardi 22 Juillet :

Toujours en Savoie… Au QG annexe !!

C’est une journée chargée qui se profile devant nous, avec au programme le matin la via ferrata de Roche Veyrand, et l’après-midi, un petit tour au cirque de Saint-Même et une visite surprise de la grotte du Guiers Vif.

Nous prenons la route pour Saint Pierre D’Entremont, direction le parking de la via de Roche Veyrand.

Arrivés sur place, un groupe d’enfants et d’ados s’apprêtent à l’aide de leurs accompagnateurs (des BE du coins) pour s’équiper à la via.

Voyant cela, pas une pas deux, nous sommes sur le qui-vive pour être en tête du groupe et ne pas subir son inertie.

Débute alors une longue marche d’approche de plus d’une heure voire une heure trente, sur un chemin d’accès convenable et suffisamment grimpant pour arriver au pied de la via en sueur.

Le temps de changer de tee-shirt une fois sur place, puis de laisser prendre de l’avance au groupe situé devant nous par sécurité, et nous voici en route sur le chemin de câble et de barreau.

Nous nous élevons peu à peu au-dessus de la végétation sur cette première partie de via. La vue est imprenable sur la Chartreuse et sa vallée en contrebas, mais ce n’est que le début.

La progression se fait sans difficulté, et s’avère très modéré en difficulté. Je ressens tout de même de la prudence envers Amandine qui ne dit mot et semble très concentrée sur chaque mouvement qu’elle exécute pour se hisser et se mettre en sécurité tout au long de cette partie que nous finirons sans grande difficulté au bout d’une heure.

Là, une fois détachée de la fin du câble, elle m’avouera avoir exorcisé ses peurs du passé lors d’une précédente ascension quand elle était minote. Son courage, sa bravoure et sa ténacité auront eu raison sur ses fantômes anciens, bravo à elle.

Nous abordons donc la deuxième partie d’un naturel décontracté, en toute sérénité, avec une louloute renaissante, sûre d’elle, encore plus affirmée que jamais et déterminée à en découdre avec le sommet de la falaise.

Cette deuxième partie se veut un peu plus aérienne que la précédente avec par moment une petite ambiance « boffiesque » et des barreaux de pied à fleur du vide. Les efforts restent modérés bien que cette seconde partie soit côté plus difficile que la première partie, et seuls quelques passages verticaux et une courte traversée légèrement déversante l’espace de trois barreaux peu avant la sortie finale, peuvent justifier la montée en gamme sur ce deuxième volet.

Quoiqu’il en soit, se fut un super cheminement qui vaut son détour rien que pour travailler son cardio sur la marche d’approche, et ses appuis sur le sentier du retour.

Mais avant cela, nous nous octroyons un petit détour au sommet du massif, non loin de là avec une vue majestueuse sur la vallée du Guiers Vif, de son exsurgence au Cirque de Saint-Même, en passant par le Frou et les gorges du Guiers Vif, et au loin plus à l’aval nous pouvons apercevoir Entre Deux Guiers et les Echelles. Et en zyeutant un peu plus au Nord-Est entre la cime des arbres, nous pouvions admirer également le majestueux Mont Granier.

Puis nous entamons une descente, loin sans peine, sur un sentier assez abrupt mais très continu ce qui est redoutable pour les articulations pour un vieux bout de carne comme moi. 

Donc il ne nous faudra pas moins d’une heure trente également pour redescendre à la voiture. Il est environ 16h00.

Nous décidons malgré la continuité des efforts fournis jusque-là et l’endurance qui allait avec, ainsi que l’heure qui se fait un peu tardive, de prolonger notre journée en se rendant au Cirque de Saint-Même et à la grotte du Guiers Vif.

Une fois sur la route menant au Cirque, nous voilà soudainement confronté à un péage d’accès. Et c’est une dame, juste mais sèche, qui nous reçois pour nous soustraire quelques pièces de monnaie d’un montant de 5€ pour accéder au parking du fond du Cirque.

Guère plus loin, c’est à nouveau un check point qui fait place pour contrôler la détention du billet d’accès, monnayé précédemment.

Puis c’est en arrivant au parking et en passant un dernier check point avec un ultime contrôle par talkie-walkie avec les deux postes de garde précédents, que l’autorisation nous est donnée pour stationner là. 

Pire qu’un passage de douane, à se demander s’il ne reste pas des gênes des temps anciens dans la population locale, du temps ou ce territoire était propriété des Comtes et Ducs de Savoie.

Que nenni, tout ce simulacre dirons-nous pour « protéger » le périmètre de protection de captage d’eau potable sur le Guiers Vif (un moyen lucratif sur un argument facile pour la comcom de soutirer un p’tit billet au passage d’une visite dans le secteur…).

Bref, nous voilà garés et prêt à faire une deuxième ascension vers la grotte du Guiers Vif, en passant au préalable par les cascades qui constituent la beauté du Cirque de Saint-Même. Nous prenons donc nos affaires spéléo sans trop savoir ce que nous découvrirons à l’arrivée une fois là-haut.

Nous nous mettons en marche, tandis que la majorité des gens sur place font chemin inverse pour s’en retourner au parking. 

Bonne nouvelle pour nous, nous en serons que plus tranquille sur notre périple du moment.

Nous surmontons la dernière cascade la plus en amont du Cirque par une main courante en câble acier qui nous conduit directement au sommet de celle-ci et son impressionnante chute d’eau.

La vue est alors de toute beauté, et l’endroit des plus calme et plus serein, seul le bruit de l’eau est là pour nous bercer. 

Le temps d’enfiler nos combi spéléo en plus de notre matériel, mais nous ne savons pas encore ce que nous allons découvrir par la suite.

Nous poursuivons notre chemin sous un immense porche et dans un gigantesque chaos de bloc entreposé là les uns contre les autres (ça a dû faire du bruit à l’époque où ils sont tombés).

Non loin de là, devant nous, j’entrevois deux randonneurs, tapis de sol sur leur sac à dos en mode bivouac et s’aventurant comme nous au fin fond du Cirque.

Nous dépassons ce porche naturel et découvrons un mini cirque aboutissant sur l’entrée de la grotte du Guiers Vif, quand tout à coup… patatra …. Des cailloux déboulent face à nous le long de la paroi et nous apercevons des silhouettes qui nous font croire tout d’abord qu’il s’agissait des deux randonneurs qui nous précédaient.

Et bien non, il n’en était rien. Seulement une petite famille de caprinés, maman biquette, papa bouc et leur petit chevreau en train de crapahuter en crête de falaise et déambulant sur le sentier nous rejoignant depuis le haut. Certainement en quête d’aller se rafraîchir le gosier sur les quelques gours environnant à la sortie de la cavité.  

Mais notre venue et la présence des deux randonneurs désormais présents à l’entrée de la grotte les détourna sur un autre itinéraire : le Pas de la Mort (El paso de la Muerte comme ils disent à Bogota). La vue est alors imprenable avec les biquettes tenant la pose en premier plan sur le reste de la vallée, un pur moment.

Après cet arrêt pour contempler dame nature dans toute sa splendeur, nous finissons par franchir l’imposant porche d’entrée de la Grotte du Guiers Vif.

Nous rencontrons les deux randonneurs en train d’installer leur bivouac pour la nuit non loin de l’entrée, en mode punk à chiens (il n’y avait pas les chiens, mais marie-jeanne elle était bien là par contre), avant de poursuivre notre route dans les galeries exondées.

Nous nous dirigeons d’abord instinctivement sur notre gauche sur une galerie de taille moyenne par rapport à celle de l’entrée. Très vite nous tombons sur deux rétrécissements dont l’un est constitué d’une coupe de poubelle permettant le passage de l’autre côté.

Nous comprenons alors d’après le topo que la suite n’est que ramping, puis passages mouillant avant de finir sur un siphon.

Ereinté par notre journée, nous décidons de n’évoluer que dans les galeries à taille humaines et ainsi mettre de côté toutes les parties à 4 pattes pour une prochaine fois pour sûr. 

Nous rebroussons chemin pour retourner vers la galerie principale et constatons que nous sommes suivis par les deux randonneurs qui n’auront en guise de casque que la monodread culminant au sommet de la boite crânienne pour l’un, et un chapeau hippie pour l’autre, le tout en progressant à la lueur de la fraise de leurs bédos… Tça va…

Nous bifurquons sur un shunt qui rejoint le réseau principal. Au sol un remplissage de cailloux de taille moyenne, et au plafond… de l’écume à ne plus en finir. 

Une fois de plus, nous supposons que les pluies de l’avant-veille ont dû faire gonfler l’actif sous la couche de cailloux sur lesquels nous évoluons, et ces derniers tel un diffuseur ont dû mettre en émulsion l’eau ainsi en mouvement pour avoir une telle quantité d’écume. Car je peine à croire que le volume d’eau ait pu atteindre le plafond, mais pense réellement que ça devait être plutôt ambiance soirée mousse à ce moment-là.

Nous poursuivons davantage notre chemin un peu plus en profondeur jusqu’à arriver sur un carrefour avec en son centre en plafond, une immense cheminée assez circulaire, dont un noir obscur des plus complet ne nous permet pas d’en voir la hauteur et le bout, d’autant plus qu’en la périphérie de son cercle s’écoule en continue un petit débit d’eau, et nous empêche alors de se poster dessous pour tenter d’en éclairer le fond qui nous surplombe.

Nous partons sur notre droite ou un bruit d’écoulement se fait entendre et nous attire.

Petit à petit nous progressons dans cette galerie de grande taille jusqu’à arriver sur une descente qui nous conduira tout droit sur un siphon au-dessus duquel en paroi nous admirerons l’eau jaillissante du mur, telle une brèche sur un barrage.

Un départ en fil d’Ariane est visible et plonge dans la vasque, dont l’importante turbidité peut entre autres nous confirmer qu’il y a eu du bouillon il y a encore quelques heures auparavant.

Nous nous en retournons vers le carrefour précédemment abordé, et recroisons nos compères du moment, toujours en vadrouille dans la cavité avec les moyens du bord pour visiter les lieux, avant de prendre la direction d’une dernière galerie à taille humaine ou se succèderont de jolies vasques remplies d’une eau très limpide.

La progression se resserre, finit à 4 pattes un cours instant avant de stopper sur des passages mouillants qui finiront en siphon.

Le temps est venu pour nous de faire demi-tour, il est 19h00 passé, et la fatigue du jour commence à se faire ressentir.

En sortant de la cavité nous laissons nos deux acolytes sur leur lieu de campement, toujours en train de tirer sur le bambou. On n’a décidemment pas la même définition de savourer les beautés qui nous entourent…

Nous scrutons une fois de plus l’horizon depuis le promontoire où se dressaient à notre arrivée les biquettes, avant d’entamer notre redescente vers le parking devenu alors désert en comparaison au tumulte de l’après-midi et le flow de touristes qui côtoyaient ces lieux.

Il est 21h passée quand nous reprenons la route en direction du QG annexe, bien fatigué mais des étoiles pleins les yeux avec cette fabuleuse journée passée.

Nous analyserons plus tard le topo de Savoie dans lequel est décrit la traversée Tasurinchi, qui part du plateau au-dessus de la grotte du Guiers Vif par le Pas de la Mort, avec de belles successions de descentes sur corde en rappelable sur des P55 pour les plus grandes, passant ainsi de 0 à -277m tout en verticalité, et aboutissant sur l’actif de la rivière Pierre Chevalier avant de ressortir par la galerie de la poubelle puis l’entrée de la Grotte du Guiers Vif. A en voir le descriptif et le topo, autant dire que c’est à faire à l’étiage et hors épisodes pluvieux pour s’assurer de franchir le passage en voute mouillante.

Un futur projet donc pour l’année prochaine avec la team des Niphargus Déchainés.

Mercredi 23 Juillet :

Petite journée de récupération au QG annexe en ce lendemain « d’expédition » qui ne nous laissa pas indifférent moralement comme physiquement.

De plus, la météo se veut légèrement capricieuse, et la pluie est attendue dans l’après-midi.

Programme de la matinée, petite virée avec Madre louloute qui me fait visiter les pourtours du lac d’Aiguebelette sous le Mont Grêle, le temps d’aller récupérer la salade du midi chez papi Jacky, et les petites perchaudes généreusement données par tatie Annie et pêchées avec soins par tonton Roger en lieu et place du lac d’Aiguebelette.

Encore un excellent repas en perspective avec une salade composée de perchaudes en friture, toujours accompagnés des restes de pizzas concoctées dans le four à pain traditionnel toujours chaud.

On profite donc du plein air au QG annexe de Saint Christophe la Grotte, sa vue fascinante sur les falaises surplombant la Voie Sarde, tout en dégustant la pitance du jour. 

Le temps du repas, la vie est au ralentie et se veut ressourçante d’énergie pour la suite du programme de la semaine (sauf pour Madre louloute débordante d’énergie et toujours à fond !!).

Projet de l’après-midi : la grotte Perret – Fontaine Noire, à deux pas du QG annexe.

Tandis que la voûte céleste commence à donner raison aux prévisions météorologiques du jour, le ciel se voilant peu à peu de nuages à caractère pluvieux.

En parallèle, nous anticipons également et se préparons en tout point de vue à la journée du lendemain, à savoir la traversée de la dent de Crolles Glaz / Annette.

Quand tout à coup… message de Côme nous indiquant être dispo cet après-midi-là, et c’est en toute logique qu’il se joignit à nous pour nous accompagner dans notre sortie.

Il ne sera pas loin de 17h00 et quelques légers films de pluies plus tard quand nous nous équiperons, les trois Niphargus Déchainés, pour se rapprocher de la cavité tant espérer visiter ce jour-là.

Nous voilà marchant sur l’ancienne route Royale en direction de la grotte Perret, tout en sachant que sur le passage nous serons non loin du Trou du Four, cavité perchée qui boucle avec la Fontaine Noire.

Nous décidons donc de bifurquer en chemin et nous mettons en quête de chercher l’accès au Trou du Four, Côme disposant de quelques indications données par des potes spéléo connaissant le secteur.

Nous crapahutons vers la falaise et aboutissons sur une somptueuse coulée de tufs, qui nous indiquera être à proximité de l’entrée du trou du Four. 

Côme trouva une corde en fixe, correspondant aux indications qui lui avait été donné, et nous nous harnachons dessus pour remonter d’une petite huitaine de mètres avant de partir en main courante sur notre gauche pour finir dans le porche d’entrée du trou du Four.

L’accès reste relativement bien équipé, mais se prête que pour des personnes maitrisant les techniques de progression et remontée sur corde. La traversée en main courante est dépourvue d’appuis pieds et est extrêmement verticale ce qui exige une bonne cohésion des mouvements et une bonne continuité dans l’effort pour ne pas rester planter à mi-course.

Nous entamons l’exploration de la cavité dont l’entrée à taille humaine ne manque pas très vite de se rapetisser en mode ramping, jusqu’à rejoindre un maigre filet d’eau au sol qui s’oriente vers la coulée de tuf via un passage étroit conduisant vers l’aval, tandis que nous remontons vers l’amont après avoir fini la partie ramping pour nous redresser tant bien que mal sur nos deux pattes en ayant tout de même assez rapidement les jambes dans l’eau. 

C’est hélas bientôt pour nous la fin de la progression, celle-ci débouchant sur un petit lac ou le PDC (Passage Des Couilles) ne s’opèrera pas, faute de combi néoprène (choix assumé au départ de notre sortie bien que nous savions rencontrer de l’eau sur notre parcours), et dont la température de l’eau nous rappela très vite à l’ordre. Nous ferons donc demi-tour.

Ce fut une belle découverte avec une vue splendide depuis le porche d’entrée sur le village de Saint Christophe la Grotte.

Pour les prochaines fois, nous savons dorénavant où faire des Séances Techniques En Extérieur (SETE), car la proximité du QG annexe et la configuration du site si prête à merveille.

Sans oublier bien sur la possibilité de poursuivre le réseau, à condition de se munir de la combinaison néoprène.

 Puis nous prenons le sentier nous permettant d’accéder à la grotte Perret dite aussi Fontaine noire.

Nous arrivons au bout d’une vingtaine de minutes depuis le lavoir du pont Romain, à l’entrée d’un grand porche, ou en son pied Côme s’engouffre tout d’abord tel un chien de chasse à l’affut d’un terrier, dans une faille en mode diaclase, suffisamment étroite pour très vite stopper notre progression. Avant de ressortir et se rediriger vers le fond du porche qui s’avère être l’entrée principale de la Grotte Perret.

Nous déambulons dans une cavité aux aspects très sombre très lugubre, mais magnifiquement sculptée de coups de gouges sur ses parois en tout bord, et nous reflète donc la puissance de l’eau quand le réseau se retrouve en charge.

La progression se veut facile et ne nécessite que peu d’efforts physiques et techniques pour franchir les quelques remontées et descentes que nous emprunterons pour finir notre parcours sur le siphon temporaire (désobstrué) d’après le topo, mais n’est aujourd’hui qu’un lac à franchir, nécessitant tout de même la néoprène que nous n’avons pas avec nous pour aller plus loin dans le réseau. Donc c’est le demi-tour qui s’impose à cet instant.

Nous continuerons de divaguer ici et là dans quelques failles rocheuses finissant sur des passages infranchissables avant de se résoudre à ressortir de la cavité.

Là aussi nous avons pu observer de l’écume haut perchée en plafond, et nous indiquera que les pluies du dimanche n’ont pas laissé stoïque le régime d’eau de l’actif ici présent.

En résumé, une superbe cavité dont le travail de l’eau sur la roche nous aura subjugué tout du long, le tout à deux pas du QG annexe, idéal pour passer une paire d’heure sous terre en mode initiation pour les moins aguerris, voir plus quand nous reviendront la fois prochaine avec les néops.

Attention tout de même aux parties exposées sur la marche d’approche qui surplombent et dévalent directement vers les gorges de l’Echaillon par endroit.

Nous voici donc de retour au QG annexe après 3h30 d’excursions, le temps pour moi de remettre à notre membre 008 son sticker de « Niphargus Blanc » lors d’une petite cérémonie d’intronisation improvisée autour d’un gouter. 

Premier échelon pour notre ami Côme cette année, avant d’être décerner je l’espère pour lui l’an prochain pour la reconduction de son adhésion au club, du deuxième échelon au sein du Gang avec le « Niphargus Argenté ».

Notons qu’il s’agissait également de notre « première sortie » spéléo en club avec Côme. 

Un grand merci à lui de s’être joint à nous ce jour-là, ça a été un réel plaisir de partager ces moments avec lui ; son entrain et sa soif de progression nous aura également permis d’aborder ces cavités en toute sérénité et confiance, et ainsi permis aussi d’aiguiser grâce à ses explications notre sens de la perception, de l’observation et de la compréhension du milieu qui nous entoure à l’intérieur comme à l’extérieur (notamment concernant la coulée de tuf au trou du Four).

Nous profitons de ces derniers instants en sa compagnie pour lui soutirer quelques compléments d’informations sur la traversée Glaz / Annette à la dent de Crolles, étape cruciale de notre séjour, et moment tant attendu depuis notre arrivée en Savoie. 

Mais une sortie réussie se vaut d’être une sortie bien préparée, et nous n’avons pas manquer tout au long de la semaine de prendre des infos ici et là au sujet de la dite traversée, afin de progresser en toute tranquillité (sans perdre le petit gout de la découverte et de l’aventure tout de même). Mais nous étions perplexes sur les longueurs de cordes à prévoir pour les rappels, car une fois engagé pas de demi-tour possible, et si les cordes se retrouvaient trop courtes nous aurions alors été bloqué.

Fort heureusement, Côme nous indiqua n’avoir besoin pour la traversée que de cordes de 35 m au max, voir 30m à minima, contre 40m d’après les écrits trouvés sur le site du 3Si.

Au vu des cordes que nous détenons (30,35 et 40m), cela était donc parfait et nous nous référons donc aux détails donnés par Côme.

Jeudi 24 juillet :

The D DAY…

La Dent de Crolles et sa traversée Glaz / Annette.

Je dois dire que de prime à bord, bien avant notre départ pour la Savoie, louloute était chaud-patate pour affronter cette fameuse traversée alors que nous ne disposions que de très peu d’éléments d’informations à son sujet, ce qui me mit un frein psychologique en comparaison au caractère ambitieux d’Amandine pour qui la motivation et la détermination resta la même tout du long.

Et ce n’est qu’au fur et à mesure des informations ainsi récoltées tout au long de notre semaine que ma motivation fut grandissante et confortée par l’expérience de Côme en la matière pour faire « la dinde » comme il dit dans le jargon local (en hommage aux touristes du sud qu’il rencontre et qui ne disent pas « dent » de crolles, mais dont l’accent laisse entendre « din-de » crolles).

Nous disposions donc du matos nécessaire pour se faire, et sommes fin prêt désormais pour LA traversée.

Départ sur les coups de 8h00 en direction de Saint Pierre de Chartreuse puis le parking du Col du coq à non moins de 50 min du QG annexe, où nous stationnerons pour la journée.

La température extérieure est de 11°C au parking, quand nous étions à 17°c en fond de vallée.

Nous nous habillons léger malgré tout jusqu’à l’entrée du Glaz pour la marche d’approche, qui s’avère un peu raide et en lacets en milieu de parcours, mais dont le début et la fin se font sur un chemin de rando plutôt linéaire et à niveau.

Nous rencontrons en chemin un impressionnant berger d’Anatolie qui se trouvait là, en périphérie d’un troupeau de brebis posté dans le « pré qui tue » en face sud-ouest de la dent de Crolles. 

Il nous suivit jusqu’à l’entrée du trou du Glaz, mais ne semblait que peu intéressé par son job de chien de berger. 

Et nous voilà un peu moins d’une heure après notre départ de la voiture, devant l’entrée du Trou du Glaz pour nous équiper à la progression.

La fraicheur de la cavité se fait déjà ressentir rien qu’à l’extérieur du porche, en sachant que nous serons à l’intérieur aux alentours de 5-6°C tout du long.

Nous doublons les couches de vêtements pour s’assurer un maintien au chaud permanent, quitte à suer un peu sur les passages un peu acrobatiques, mais ne voulant pas se refroidir sur les descentes en rappels qui se veulent peu physiques.

Equipés ensuite de nos combinaisons et de notre matériel de progression, nous pénétrons dans la cavité, il est 11h00.

Nous prévoyons large et indiquons à nos sonnettes sur le groupe du club ainsi qu’à Madre louloute 8h00 d’explo au max (en se disant que potentiellement le froid nous ferait bouger un peu plus vite que prévu).

La progression est facile, et l’itinéraire très bien indiqué. Nous arrivons ensuite sur les Puits de la Lanterne, successions de trois rappels de 10, 12 et 13 m pour nous mettre en bouche. Nous continuons sans peine notre avancée, tranquillement, en appréciant de manière relative les lieux, dépourvus de toutes concrétions et autres formations géologiques.

Nous arrivons ensuite au puit du Balcon, puis au P36, carrefour directionnelle où nous poursuivrons sur la direction Glaz / Annette, avant d’arriver au puit du Lac ou nous ferons une courte pause casse-croute.

Nous reprendrons le pas ensuite vers le P60 que nous franchissons en main courante et déboulons sur le puit Fernand.

Et c’est là que géologiquement, nous observerons un contraste saisissant de la structure rocheuse entre ce que nous venions de parcourir, et la suite à venir.

Car depuis le début, la roche était un calcaire plutôt clair et lisse, avec des galeries plutôt circulaires et spacieuses.

A compter du puit Fernand, la roche s’assombrit et devient plus sculptée, plus en relief, plus abrasive, avec des galeries plus étroites et se trouvant vraiment dans des chemins de failles bien distincts par leurs inclinaisons et leurs hauteurs, bien souvent de longues diaclases dont la progression par moment est ralentie de par leurs étroitesses.

Pas le temps d’avoir froid, nous sommes en mouvement, les pauses se font brèves quand il y en a, juste pour boire une gorgée ou faire un croc dans une barre de céréale, et le temps sous terre semble comme à son habitude être marqué sur pause.

L’énergie est là, pas de signaux de fatigue à l’horizon, la progression reste relativement facile et ne demande que peu d’efforts. 

Nous sommes désormais plus proche de la sortie que de l’entrée et arrivons au puit de la Gnôle, avant dernier rappel de la traversée. 

Puis nous continuons de progresser dans des chaos de blocs, pour arriver par moment sur des zones de remplissages qui nous paraissent être instables en certains endroits rien que de voir l’enchevêtrement des cailloux les uns sur les autres, jusqu’à arriver à une première trémie, puis vint une deuxième trémie qui s’avère être consolidée et maintenue à l’aide de rambardes de sécurité. Rien de rassurant, ce pourquoi nous avançons à pas de velours comme si nous marchions sur des œufs.

Et nous voilà ainsi arrivés à la sortie, en face Est de la Dent de Crolles, à l’entrée de la Grotte Annette, surplombant la vallée de Crolles. Il est 17h00, les sonnettes sont prévenues. 

Nous apercevons au loin plus au sud-est la périphérie Grenobloise, avant de nous retourner et observer au-dessus de nos têtes la hauteur vertigineuse du pan de falaise qui s’érigeait au-dessus de nous, mélangée par moment à des voiles de nuages bas, donnant ainsi une petite ambiance de haute montagne. 

D’autant que la structure délitée de la roche ne nous inspire grande confiance et nous fait détaler de la zone sans attendre notre reste.

Nous allons tout de même voir l’entrée de la grotte Chevalier à quelques pas du sentier retour, ce qui nous fit dire et confirmer que nous n’avions pas intérêt à camper trop longtemps dans la zone, tant la roche environnante n’est qu’un amas et une superposition de blocs tels des parpaings sans mortier et dont le concepteur aurait oublié de ferrailler le tout.

Nous démarrons la marche retour, non sans crainte au vu de l’aplomb du sentier qui se veut à niveau dans sa longueur et sa progression, mais raide et presque à flanc de falaise dans sa verticalité.

Heureusement une main courante sécurise les passages les plus exposés, avant d’arriver en face sud qui se voudra plus rassurante au départ, jusqu’à franchir successivement sur la fin des couloirs d’écoulements d’eau et de pierre, dont les aménagements semblent être modifiés années après années au gré des saisons, avant de rejoindre le « pré qui tue » appelé ainsi communément.

Au passage d’un couloir, nous contemplerons plus loin en contrebas un chamois, paisiblement allongé au soleil, à l’abri du vent et dont notre passage ne le troubla guère, bien qu’il tournât la tête pour nous observer sans pour autant laisser paraître une quelconque once de peur ou d’affolement. 

Forme de respect mutuel alors qui s’appliqua entre lui et nous ; nous, divaguant là sans perturber son moment de repos, et lui imperturbable nous regardant juste manière de dire je vois ceux que j’entends, et basta.

De là, nous remontons un peu en direction du « Pas de l’Oeille » avant de choisir au hasard une des nombreuses drailles parcourant le « pré qui tue », nous ramenant de fait vers le sentier pris le matin.

Nous rencontrerons à nouveau sur le chemin du retour notre gros toutou d’Anatolie, toujours aussi actif sur le troupeau qu’au petit matin, à tel point que nous l’avons presque pris pour mort tellement il gisait là, inerte au beau milieu du chemin, au passage d’un lacet où nous primes le soin de couper son contour de peur de surprendre notre ami canin et son flegme qui semble être permanent chez lui.

De retour au parking, nous nous changeons et amorçons le trajet retour, quand sur notre route nous appelons Côme pour lui relater nos aventures du jour, avant de décider de conter nos récits autour d’un apéro dinatoire à Saint-Béron au Cuzco, bar lounge bien connu de notre adhérent 008.

Encore un moment fort agréable et apprécié de tous en cette veille de départ, et qui marque bientôt la fin de notre séjour en Savoie.

Vendredi 25 Juillet :

Levé en douceur avec le sublime chant du coq de Madre louloute qui fait parfois rage dans le quartier auprès des voisins.

Nous voilà bon pied bon œil dès 8h00 du matin au niveau de la fontaine pour procéder au nettoyage du matos sorti la veille, ainsi que de nos équipements et combinaisons, avant de mettre le tout à sécher jusqu’à notre départ.

Place ensuite progressivement au rangement et chargement de nos affaires, déjà avec une petite note de nostalgie sur la semaine ainsi écoulée.

S’en suivra en fin de matinée la préparation de délicieuses plaques de pizzas ainsi que de tartes aux fruits, que nous ferons cuire au four à pain peu avant midi.

Nous les dégusterons pour notre déjeuner s’en oublier d’en prendre quelques parts pour en ramener dans le sud.

Et c’est après avoir partagé ce dernier moment au QG annexe à Saint Christophe la Grotte, que nous faisons notre aurevoir à Madre louloute et entamons le début d’un long périple à en croire les nombreux bouchons que nous rencontrerons sur notre parcours jusqu’à notre retour à nos domiciles respectifs sur les coups de 18h00.

Ainsi s’achève une semaine extraordinairement bien remplie, où nous aurons pu découvrir pour ma part, ou redécouvrir pour Amandine, un territoire somptueux en surface comme en profondeur du pays Chartreux.

Big up pour Côme, avec qui nous avons pu partager de bons moments de découvertes sur nos explorations souterraines. Merci à ses précieux conseils donnés pour nos explos en duo avec Amandine, et son insatiable sens de la pédagogie à échanger sur les techniques sur corde, les nœuds, le matos en général, mais aussi sur l’environnement qui nous entoure.

Un vrai pro à tous niveaux et un super adhérent malgré l’éloignement qui nous sépare avec le QG d’Aubais.

Enfin, un grand, grand merci à la « C » pour son accueil, sa générosité, son hospitalité, et son amour de faire partager à celles et ceux qui l’entourent, les choses qui l’animent et la passionnent ; et qui font vibrer et chavirer le cœur de tous les gens de passage comme moi, sensibles à ces lieux et ces moments de rencontres et de partages, tel que fut la fête du pain notamment.

Sans Madre louloute et Amandine, cette aventure n’aurait été possible, et le bilan plus que positif de notre venue aura, pressentons-le, des répercutions et des envies de « reviens-y » par la suite, avec nous l’espérons, l’engouement futur de tous au sein du club et bien évidemment l’accord et l’approbation de Cécile à perdurer « notre union » en tant que QG annexe du GND à Saint Christophe la Grotte.

A suivre…