Stage FFS, perfectionnement technique du 15 au 22 Février 2025 à Saint Bauzille de Putois

Petit Compte rendu de la semaine passée en formation perfectionnement technique en spéléo,
organisé par la FFS et le CSR Bourgogne Franche Comté avec la formidable équipe d’encadrants qui
ont su tout au long de cette semaine nous transmettre leur savoir autant technique que géologique,
historique, spéléologique bien sûr, et encore tout un tas de truc en « ique ».

Tout d’abord, autant dire que tout était très confortable pour nous stagiaires au nombre de 19 pour
15 encadrants, donc du grand luxe pour progresser dans notre apprentissage à l’équipement avec un
tel ratio.
Mais également le gite du Thaurac, refait à neuf, était vraiment un lieu d’accueil et de repos digne du
spéléo 3.0, avec en prime la prise en charge des repas par des cuisiniers.
Tout ceci nous a donc permis d’optimiser au maximum notre apprentissage et rester pleinement
concentré sur nos attentes en termes d’équipement des cavités, préparation des sorties, du matos,
gestion du temps et du programme sur toute la semaine.
Donc tout commence un samedi 15 février en fin d’après-midi, ou nous sommes tous conviés à nous
réunir au gite du Thaurac qui sera notre camp de base pour la semaine à venir.
Première approche avec les encadrants et les stagiaires, en vue de commencer naturellement à
partager une soirée d’échanges et de présentation autour du diner.
Le lendemain nous attaquons notre premier jour de stage en binômes (ou trinômes pour mon équipe
ce jour-là), et en binômes également du côté des encadrants.

J1 :
Bois du bac :
Et c’est ainsi que je découvre notre équipe du jour composée de Marc, Sylvie (qui restera ma
coéquipière toute la semaine) et moi-même pour la partie stagiaire, et de Kathleen et Romain
comme encadrants pour ce premier jour.
La cavité se situe qu’à une dizaine de minute en voiture du gite, les kits ont été fait au préalable par
nos soins au site du CREPS qui nous sert de lieu de stockage du matériel. Il ne nous reste donc plus
qu’à faire la marche d’approche, un début facile, une fin plus pommatoire pour trouver l’entrée de la
cavité… mais on arrive à nos fins et accédons au trou.
Les premiers temps ne sont pas faciles pour tout le monde, le temps pour tous de s’accorder sur
l’équipement à mettre en place, la recherche de points d’ancrages, les règles de bases à prendre en
compte pour équiper, les manips, le serrage des nœuds, etc… bref un petit temps d’adaptation
nécessaire à la cohésion de tous, autant du côté stagiaire pour l’apprentissage comme du côté
encadrants pour la pédagogie, et ainsi pouvoir ensuite nous jeter dans le grand bain sans entrave
pour le reste de la journée.
S’en suit le retour au QG sur les coups de 17h30, le temps pour nous stagiaires de ranger le matos
utilisé avant de devoir enkité dans la soirée celui nécessaire à la sortie du lendemain. Mais avant cela,

cours pédagogique après le diner et une soirée technique en spéléologie présentait par Mathieu, un
des encadrants du stage.
Tout est passé en revue depuis la base : du matériels nécessaires pour pratiquer la spéléo, à
comment s’organiser avant une sortie, savoir progresser sur corde et utiliser son matériel, la sécurité,
en passant par la notion d’irréprochabilité que ce soit sur les amarrages que sur le matériels à mettre
en place à l’équipement, ainsi que celui que l’on utilise (en découle le sujet des EPI, leurs contrôles et
leurs gestion), jusqu’à aborder les facteurs de chutes, la composition et l’utilisation des cordes en
fonction de leur nature.
La journée fut longue, la soirée également, et il est près de 23h30 quand nous finissons d’enkiter le
matériel pour le lendemain après avoir pris connaissance de la cavité à explorer pour chacun d’entre
nous.

J2 :
Aven de la Potence :
C’est ainsi que nous nous retrouvons ce lundi 17 février, Sylvie et moi, en direction de l’Aven de la
potence du côté de Saint Martin de Londres, sous la conduite d’Antho, notre encadrant spéléo,
également féru invétérer de canyon (étant BE dans les PO).
Les choses se facilitent pour nous stagiaires, et commencent à devenir plus familières avec
l’approche de l’équipement à mettre en place, la gestion du matériels et son utilisation, etc…
Rien n’est encore parfait, mais le premier jour nous a permis de nous mettre en confiance pour la
suite du stage. Petit à petit, nous prenons nos repères et appliquons soigneusement les indications
que nous donne Antho pour nous permettre d’équiper et de progresser en toute aisance (ce n’est
pas gagné à chaque fois, mais ça passe à force de refaire et répéter les manips).
Comme de rigueur, nous rentrons pour 17h30. Débrief de la journée passée pour les encadrants,
rangement du matos pour les stagiaires, puis vient le repas du soir, et nouvelle soirée pédagogique à
21h00 au CREPS.
Thème du soir : organiser une sortie spéléo, animé par Kathleen, notre encadrante du premier jour.
Rien n’est négligé, en commençant par la préparation avant la sortie (comment choisir la cavité, en
fonction de l’équipement, du matériel, de l’accès, … ; avec qui ? le niveau de chacun, la maitrise des
techniques, qui fait quoi ? (équiper/déséquiper) ; les facteurs extérieurs à prendre en compte (la
météo, la temporalité que se soit pour le trajet que la marche d’approche mais aussi le temps passé
sous terre)) ; puis savoir organiser les derniers préparatifs la veille de la sortie et contrôles (météo,
matériels, alimentation accus, etc… et dernières infos utiles à donner au groupe) ; et enfin les choses
à savoir/faire pendant la sortie (envoyer un message avant de démarrer la sortie à la personne
ressource (ou sonnette) avec l’heure d’entrée, ne pas s’engager et/ou vouloir suivre un objectif
surévaluer si les conditions physiques/morales ou autres ne sont pas optimales, contrôler l’heure et
savoir gérer le temps passé sous terre, savoir faire demi-tour, renvoyer un message à la personne
ressource une fois sorti de la cavité et lui demander confirmation du message reçu, etc…).
Sans oublier les étapes après la sortie : s’assurer d’être capable de prendre la route (prévoir de
dormir sur place si trop de fatigue, trop de route, ou trop tard pour la prendre), nettoyer, contrôler
et ranger le matériel, faire un compte rendu, etc…

Vous l’aurez compris une soirée complète sur cette thématique, qui peut être parfois prise à la légère
au vu des pratiques de certains groupes ou individus que l’on peut croiser en sortie, et pas qu’en
spéléo mais de manière générale sur les sports de nature. Donc pas de place à l’improvisation pour
éviter au maximum le risque d’incident ou d’accident dans nos activités de pleine nature.

J3 :
Aven de la Boissière :
En compagnie de Kathleen que nous retrouvons ce mardi 18 février, et George tout droit venu de
Grèce pour encadrer sur ce stage pour sa première année en tant qu’initiateur spéléo, nous voilà
donc partis sur cet aven non loin de la carrière de Saint Étienne d’Issenssac.
Superbe puit de départ, dès la surface qui finit à -67m, et sur lequel en chemin nous rencontrons un
petit balcon à -32m qui débouche sur un deuxième puits parallèle et fini à -117m, ou j’ai pu
m’entrainer à l’équipement sur AN (Amarrages Naturels) sans relâche, en multipliant les exercices :
fractios, dev, têtes de puits, etc…
Tandis que Sylvie, ma coéquipière, partira équiper la suite de la cavité sous le regard expert de
George et s’exercera et perfectionnera la maitrise du chaise double sur ses amarrages.
Pris par le temps, nous n’explorerons pas la cavité dans son entièreté, mais aurons privilégié la
maitrise des manips, des nœuds et ainsi une fois de plus se perfectionner à la manœuvre.
Et c’est ainsi que nous retournons au CREPS pour 17h30, après cette belle séance d’équipement qui
nous auras appris beaucoup de chose à ma partenaire de stage et moi-même.
Comme à l’accoutumé, nous rangeons le matériel, préparons et enkitons celui nécessaire à la sortie
du lendemain, dînons tous ensemble au gite du Thaurac autour des succulents plats que nos chefs
cuistots nous ont préparé tout au long du stage.
Puis arrive le temps de la soirée à thème, ce soir c’est George qui se prête au jeu et nous fait la
présentation d’une immense cavité en cours d’exploration en Grèce, son pays natal. Des -1000
comme s’il en pleuvait, et incroyable descriptions et explications de l’expédition Gourgouthakas-
Liontari en 2024, cavité découverte dans les années 90 par le Spéléo Club Montpellier d’après ses
renseignements, et à laquelle il participe, notamment sur la partie communication, lui professionnel
dans ce domaine, et nous raconte comment des routeurs sont installés en trois endroits dans la
grotte et permettent d’accéder à internet en wifi, bien qu’à -600m de profondeur pour le routeur le
plus bas.
Incroyable, on n’arrête pas le progrès, malgré que la cavité n’ait d’accès carrossables pour s’y rendre,
et qu’il faille plusieurs jours de marche pour l’acheminer en vivres et en matériels, et que l’eau reste
la problématique de ravitaillement majeure sur le campement et se fait en puisant dans une cavité
annexe, en profondeur évidemment et à dos d’hommes.
Prochaine étape pour eux pour l’expédition en aout 2025, avec la plongée d’un siphon à -1200m de
profondeur !!
Troisième jour et la fatigue est présente et visible sur l’ensemble du groupe. Pour preuve, une fois de
retour au gite après cette extraordinaire présentation de cette cavité Grec, plus une âme en
mouvement à l’intérieur du gite sur la salle collective, lieu ou les autres soirs quelques un.es

s’adonnaient à blablater de choses et d’autres, autour d’une petite mousse ou d’un petit verre de
jaja.
Extinction des feux à 22h30.

J4 :
Aven de Rogues :
Cavité avec un départ très atypique, puisque nous utilisons la boule d’attelage de la voiture comme
amarrage irréprochable pour aller équiper la première tête de puit.
Et c’est au tour de Lili et Grégou de nous accompagner sur cette sortie équipement en ce mercredi
19 février.
Nous nous sentons de plus en plus à l’aise Sylvie et moi dans notre équipement, le fruit de nos efforts
des jours passés commence à réellement payer. D’autant plus que la cavité est vraiment sympa à
équiper et déséquiper.
Grégou se payera même le luxe de faire une petite vidéo sur notre sortie qu’il diffusera sur les
réseaux sociaux du FFS (amstramgram si je ne me trompe pas)
Une fois rentrés, le soir venu, séance pédagogique sur les causes d’accidents en spéléo et connaître
les risques pour tenter de les maîtriser. Tout ça présenté par François, encadrant sur le stage.
Sujet qui nous montre que les accidents les plus courants sont souvent ceux qui peuvent paraître les
moins graves de prime abord puisqu’il s’agit des glissades en première cause, suivi des chutes de
pierres, puis des chutes en oppo ou en escalade, pour arriver en dernier lieu à l’erreur technique.

J5 :
Aven du figuier :
Un aven qui me parle tout particulièrement en tant que grimpeur sur le Thaurac car je le connais de
l’extérieur sans encore le connaitre de l’intérieur.
Et c’est ainsi que je vois François la veille au soir, concentré sur son ordi, quand je lui indique que
nous serons ensemble le lendemain sur la sortie. Il m’avoue alors chercher des infos sur l’accès à la
cavité, que je sais être située à l’aplomb des falaises situées sous le secteur d’escalade « chez
Rémy », et devoir y accéder par le chemin de la deuxième partie de la via ferrata du Thaurac en
remontant très vite vers la baume du soleil en suivant un sentier balisé de points bleus et verts.
Problème, les groupes des jours précédents ont passé plusieurs heures à chercher la cavité avant d’y
accéder en oscillant du plateau au pied des falaises, et il craint qu’il ne nous arrive le même sort. Et là
je lui annonce qu’il n’y a que 10 min de marche d’approche depuis le parking de la grotte des
Demoiselles. Rassuré mais non moins confiant sur mes propos, il fait le choix d’accepter mes
explications comme étant le chemin vers la cavité.
Et c’est comme ça qu’en ce jeudi 20 février nous accédons en 10 min à l’entrée de la cavité depuis le
parking de la grotte des Demoiselles qui n’est qu’à 5 min du gite.

Se profile alors devant nous un bonus de temps que François utilisa brillamment en nous faisant part
de ses connaissances historiques sur le matériel en général et sur l’histoire de PETZL entre autres,
mais aussi de techniques d’auto secours auxquelles nous nous sommes exercés en première partie
de journée à l’extérieur de la cavité au grand jour, puis sous terre une fois l’aven équipé et
notamment sur une zone propice à la mise en place de balancier avec l’utilisation d’une mini traxion
pour apprendre à remonter une personne, encore de quoi enrichir notre savoir.
Et c’est François qui, en binôme avec un autre encadrant, Guillaume, nous firent lors de la soirée
pédagogique ce même jour, un cours très abordable sur la karstologie, les différentes roches, les
reliefs, la formation des grottes, etc…
Le relais fut pris par la suite par Pierre Azémard Président du SCAL (le club de Sylvie), expert en la
matière, mais à un niveau très très ++, ou tout le monde l’écoutait très attentivement tellement ses
explications étaient captivantes, peut-être un peu trop car il sera difficile d’en faire un résumé à la
sortie.

J6 :
Aven de la Devèze à Cazilhac :
Et c’est toujours accompagné de François pour ce dernier jour sous terre, avec Grégou qui jouera le
rôle du « débutant » (un vrai boulet quand il s’y met �� ��) que nous nous exerçons Sylvie et moi sur
des manips de rappels débrayables et de moulinette par le haut.
On profite également de cette cavité relativement courte à équiper, pour mettre à profit nos
récentes connaissances et ainsi aiguiser notre analyse sur la formation de la grotte avec les éléments
du cours du soir vus la veille.
Du coup, les failles, les remplissages, les coupoles de dissolution, les différentes formations de galerie
tantôt en régime noyée par écoulement rapide puis lent qui donnent lieu aux formations en trou de
serrure, le pendage, diaclase, les concrétions, etc… bref on a tout passé en revue, histoire de finir sur
une touche un peu plus scientifique que technique après toutes ces journées d’équipement intensif à
notre niveau.
Arrive donc notre dernière soirée tous ensemble, réunis autour d’une succulente tartiflette qui
clôturera notre dernier dîner commun, et autant dire que tout le monde a répondu à la condition
sine qua non d’adhésion au GND : manger du fromage. Moi le premier puisque je me suis resservie
deux fois.

J7 :
Le dernier jour…
Il est temps de laisser place au rangement des lieux.
Les plus éloignés géographiquement partiront les premiers pour rejoindre leur pénates (Grèce,
Prague, Dunkerque, Paris).
C’est sous un temps maussade, rythmé par une douce pluie incessante, que nous nous activons à
récupérer tout le matériel utilisé durant le stage (soit pas moins de 1.5km de cordes, plus d’une

trentaine de kit, des centaines de mousquetons, des dizaines et des dizaines de sangles, de dyneema,
etc…) pour aller nettoyer tout ça dans un béal proche de Cazilhac non loin du fleuve Hérault.
L’union fait la force et nous ne serons pas moins de 7 convives à s’exécuter au nettoyage du matos.
Tandis que d’autres personnes de la troupe auront nettoyé les locaux du CREPS, ainsi que le gite du
Thaurac, avant de libérer les lieux.
Et c’est ainsi que se termine notre stage de perfectionnement technique.
Une semaine formidable, de belles rencontres aussi bien côtés stagiaires que des encadrants qui
auront su transmettre leur savoir avec professionnalisme, et organiser au mieux ce séjour afin qu’il
soit le plus agréable possible à tous niveaux.
A refaire ou à faire pour celles et ceux qui ne s’y sont pas encore essayer. Je conseille et recommande
vivement ces stages plus que formateurs.