Brèves ébauches de nos péripéties lors du stage perfectionnement organisé par le CDS 30 et encadré par la merveilleuse et talentueuse Adeline Ferrandez (qui a dû me supporter une semaine de plus après le stage de la semaine passée en Ardèche), bien que ce début de stage ne fut pas très glorieux pour elle, mais finira le séjour en Héroïne 😎🤙.
1er jour:
Donc tout débute ce lundi 21 avril quand Amandine et moi même arrivons à Saint Hyppolite du fort pour le rdv covoit sur les coups de 9h00.
Adeline arrive dans les temps, nickel, nous chargeons nos affaires dans le trafic du CDS 30, et là … c’est le drame…
Adeline tête basse, le regard pensif, la voie tremblotante s’exclame d’un seul coup: » j’ai oublié les courses pour la semaine chez moi dans mon frigo! »
Donc nous voilà tous les trois dans le sens opposé à notre trajet pour aller récupérer les victuailles chez elle.
L’agacement inonde notre encadrante, et je n’hésite pas à combler le vide en parlant, histoire de détendre l’atmosphère (certain.es diront que je ne me suis jamais arrêté).
Le tir une fois rectifié, nous récupérons Bérénice et Boben, nos compagnons de route et de stage, à Ganges et prenons la route pour le Lot.
Arrivés sur place, petite session entraînement en falaise sur le site du liauzu, a proximité d’un affluent du Lot, le Célé.
Technique de progression pour Amandine et Bérénice, et équipements de deux cordées pour Boben et moi, ou se succéderont têtes de puits, fractios et dev, pour le plaisir de tous à s’exercer dessus par la suite.
Il sera 21h00 passé quand nous prenons possession du gîte « le circaète », ou nous établirons notre camp de base pour le reste du séjour Lot.
2ème jour: Mardi 22 Avril
Programme du jour, 2 petites cavités sympa à équiper, l’Ogue du Mas de Parrat et l’Igue du Facteur.
Pour la première nous voilà tranquillement en milieu de matinée… Mouais… En fin de matinée, au dessus de cet aven que nous scrutons pour se projeter sur l’équipement à venir que nous exécuteront en tandem, Boben et moi.
Mais avant cela, lunch Time à l’extérieur et répartition des tâches et du matos à chacun sous le commandement du général Ferrandez
Donc les filles s’entraîneront en surface au double amarrage et la confection de tête de puits en utilisant les noeuds adéquat à cela, tel que le chaise double. Tandis que Boben et moi s’attaquons à l’équipement d’un P25, chacun d’un côté de l’aven.
Une fois en bas, le reste de la troupe nous rejoint, et nous continuons à progresser dans la cavité avec la mise en place d’une main courante et d’un P8 qui nous conduira à la fin du réseau. Adeline nous parlera alors de bio corrosion, détectable en certains endroits.
Puis nous remontons au P25, et s’exerçons successivement au décrochage avant de déséquiper et remonter à la surface.
Nous nous dirigeons ensuite vers l’Igue du Facteur, ou nous tombons sur notre route sur un petit marché de village bien qu’il soit déjà 17h passé, et nous nous attardons à faire quelques emplettes gustatives mais surtout gourmandes, autours d’achat de fromage de chèvre, mais surtout de saucissons. Assaisonnement cèpes, girolles, cerfs, provençal, noix, mais surtout sangliers sont là pour parfumer chacun de nos choix.
Une fois arrivé à ligue du Facteur, Boben prend le lead sur l’équipement, et nous le rejoignons très vite pour une progression horizontal dans cette cavité qui fut une ancienne phosphatière.
Le ramping et quelques étroitures sont au rdv, jusqu’à arriver à une galerie spacieuse d’une vingtaine de mètre de long, ou nous nous redressons avant de comprendre que c’est là que s’arrête notre progression.
Adeline nous fit un ref descriptif karstologique de ce que nous pouvions admirer en ce lieu, et ainsi enrichir notre culture spéléologiques.
Nous rentrons une fois de plus à la nuit tombante au QG après une journée bien remplie.
3ème jour : Mercredi 23 Avril
Mission Igue Leoune II
La préparation des kits avant notre départ devient un rituel pour les nouvelles recrues que nous sommes, et nous arrivons sur place déterminer à équiper et explorer cette cavité qui déboule sur un réseau actif.
Nous commençons notre descente en équipant l’entrée artificielle, forée et protégée par une plaque de fer. Boben est à l’oeuvre sur la main courante et un premier puit. Arrivés à ce stade, nous switcherons les équipeurs, et je continuerai la suite jusqu’à arriver sur le réseau horizontal ou nous trouveront un coin un peu isolé de l’eau pour nous restaurer.
Nous poursuivrons ensuite dans ce réseau pour aller voir la cascade d’eau, après avoir franchi une grande salle au plafond plat interminable.
Et nous poursuivrons un peu plus loin à l’aval par une partie de toboggan sur de l’argile pentue et glissante.
La patronne est retournée en enfance, et il nous faudra lui dire d’arrêter pour prendre le chemin du retour.
Amandine et Bérénice remonteront et perfectionneront leur progression.
Boben et moi nous relaieront au déséquipement, et retrouvons la lueur du jour en fin d’après midi sous une pluie fine, qui nous fit dire qu’on était pas plus mal sous terre.
Sur le retour, session nettoyage du matos à la rivière après avoir crapahuté aujourd’hui dans l’argile de la cavité qui ne nous épargna pas.
Menu du soir,: burgers sous la directive de chef Adeline, toujours aux commandes, quelques soit la mission à mener à bien.
4ème jour: Jeudi 24 Avril
Journée touristes !
Nous profitons de notre proximité de pech merle qui ne se trouve qu’à quelques kilomètres du gîte pour se payer une petite entrée dans cette grotte touristique, riche en histoire de par la présence d’art pariétal époustouflante.
La visite est frustrante pour nous, habitués du monde souterrain, puisqu’elle ne dure qu’à peine 1h, et nous voyons que les groupes de touristes s’enchaînent et se succèdent, accompagnés de leurs guides.
Mais bon, nous sommes tout de même satisfait d’avoir pu voir des choses uniques en leurs genres.
De retour au gîte pour midi, nous mangeons les restes abondants des soirs précédents (heureusement que nous avions récupéré les victuailles chez Adeline le premier jour, elle n’a pas fait semblant sur la liste de courses), suivi d’un petit temps mort pour chacun, avant de se préparer à retourner en falaise (la même qu’au premier jour) non loin de là.
Et comme on dit « l’art de la pédagogie, c’est la répétition ».
Donc on répète, et répète et re-répète sous les ordres de notre chef d’orchestre … Adeline toujours aussi déterminée de faire de nous des spéléos experts, digne du conservatoire de l’équipement.
Du coup, exercices de mise en place de main courante pour Amandine et Bérénice.
Et équipements par le haut pour Boben et moi avec tête de puits, fractios, dev , en variant les noeuds, les techniques , et le matériel pour se faire, bref … La routine désormais…
Car demain sera un grand jour, et surtout le dernier dans le Lot, avec une bonne dose d’équipements jusqu’à -127m…
Donc pour une fois, nous ne rentrons pas trop tard, et prenons le temps d’enkiter le matos nécessaire au Lendemain, avant de passer à la soirée crêpes.
5ème jour: Vendredi 25 Avril
Objectif du jour: grosse sortie équipements donc, à l’Igue Saint Martin.
Du coup, pas le temps de trainer le matin au gîte, départ programmé à 8h30 pétante, d’autant plus que nous avons plus d’une demi heure de route pour arriver sur les lieux.
Arrivée, 9h00, tout le monde se prépareau cul du camion, et je quitte le groupe le premier pire commencer l’équipement à l’entrée de la cavité, toujours sous l’oeil d’Adeline, toujours prête à me corriger autant que nécessaire.
Après 3h d’équipements intense à mon niveau, je passe le relais à Boben.
Les filles quant à elles s’exercent et continuent leur perfectionnement à la progression, en attendant d’entrée dans la grotte à 11h30, tel que leur avais indiqué la patronne.
Elles nous rejoignent donc une heure après, soit à 12h30 avec la suite des kits alors que Boben arrive en bout de corde de son équipement.
Le timing est parfait, et nous pouvons continuer l’équipement sans pause, juste en ayant mangé en décalé les uns et les autres pour permettre la continuité de mouvement de tout le monde.
Arrivés au terminus, nous immortalisons l’instant par une série de photos prise par Adeline, alors que nous posons fièrement au dessus du siphon sur un balcon.
15h30, nous amorçons la remontée et le déséquipement avant de retrouver le jour et le soleil, ainsi que Maki, qui attendait patiemment sa maîtresse aux abords de l’entrée (clôturée).
Petit moment de répit bien mérité de retour au camion avec les seuls rayons de Soleil que nous ayons connus durant cette semaine.
L’épuisement se fait ressentir, mais on est BIEN.
Dernier soir au gîte, et c’est un festin de roi qui nous attend : salade de choux chinois, cuisses de poulets au riz sauce coco oignons curry, et gâteau au chocolat
6ème jour: Samedi 26 Avril
Départ du Lot après le rangement du gîte pour le congrès régional du CSRO à St Pé de Bigorre, à pas moins de 3h30 de route de notre point de départ.
La pluie est au rendez-vous, le parking du congrès impraticable, nous nous arrêtons vite fait en double file, pour prendre nos repères au sein du congrès. Adeline se fait alpaguer par tous les gens qu’elle croise tellement elle est populaire dans le milieu (y en a même qui m’ont rapporté que certain.es nous jalousaient d’être en sa compagnie).
Puis nous allons au gîte qu’elle réservation pour l’occasion à deux pars du sentier karstique ou se trouve bon nombres d’accès aux cavités du weekend, dont la celebrement connue désormais malgré elle, borne 109.
Mais à ce moment là, nous sommes encore la fleur au fusil, tranquille, on est bien, on se fait un petit lunch gourmand au gîte avant de se préparer à explorer la fameuse borne 109, tandis qu’Adeline ira courrier dans les bois avec Maki.
Et là… C’est le drame…
Nous arrivons aux abords du sentier quand nous croisons un jeune homme du club de Sorrèze qui nous explique avoir appelé les secours suite à la chute d’un bloc avoisinant le mètre cube sur une personne de son groupe, alors qu’elle était agrippée à ce dernier…
Premier constat qui fut confirmé par la suite: clavicule et côte cassées.
Du coup, pas de borne 109 pour nous, bien qu’au passage nous ferons une petite photo devant elle. Donc interdiction de pénétrer là, on se reporte au plan B et nous dirigeons vers la traversée hayau- bouhadère. Et là , erreur de parcours sur le trajet on pars sur un chemin qui ne fut pas le bon et arrivons tant bien que mal devant le gouffre. Et c’est alors que le téléphone de Boben sonne , au bout du fil Bubu qui est à l’organisation et fait savoir que les entrées dans les cavités sont alors interrompues, le secours ayant été déclenché à la borne 109, sage décision, nous rentrons alors dans nos pénates avant de croiser en chemin Adeline (elle est partout) qui est réquisitionnée pour le spéléos secours.
Nous servons ensuite de rabatteurs pour l’adrasec 65 et leur indiquons le chemin à la cavité avant de nous préparer à la soirée au congrès, démunis de bon nombre des participants, car beaucoup étaient au secours à la borne 109.
Adeline ressortira à 3h30 avec les équipes et la victime avant d’aller se restaurer au centre de secours de St Pé de Bigorre, bref sa nuit fut brève car couchée à 5h00 du matin, tandis que nous étions entrain de réactualiser notre emploi du temps pour ce dernier jour, le septième.
7ème jour: Dimanche 27 Avril
Initialement au programme, nous devions faire une cavité tous ensemble avant d’aller sur les stands du congrès.
Mais avec les évènements de la nuit et le sommeil écourté d’Adeline, nous décidons de revoir le planning et la jouer collective , parce qu’on est un bon groupe, on est soudé on est solidaire.
Du coup, changement de plan, on va aux stands le matin, on traine un peu mais contents de voir tous les stands présents.
L’occasion pour moi d’exposer le « cat-kit » du GND, plus gros club spéléo du Gard sur la commune d’Aubais… bref, vous connaissez la musique,le tout au nez et à la barbe de Gérald, créateur, concepteur et propriétaire d’Aventure Verticale que je ne connais pas alors, et auquel j’explique que AV c’est de la merde et que les « cat kit » c’est l’avenir.
Autant dire que j’ai passé un sale quart d’heure après ça, il a fallu que je m’explique longtemps, bien que ce dernier a discrètement bien scruté mon prototype qui l’inspirait mine de rien sur certains points…oui oui…
Après ça, plus trop le temps de se remettre en tenu spél au vu de la route qui nous attendait pour le retour, car St Pé c’est pas à côté.
On mange un bout , on range le gîte et c’est déjà le temps du retour avec 5 bonnes heures de route.













