Un dimanche à la Cabane

Par Charles Girard, le 13/08/2025

Eté continuellement chaud et journée caniculaire annoncée ce dimanche 10 août 2025.

Cela faisait quelques semaines que la sortie était calée, mais nous aurons eu raison de nous y rendre ce jour-là, la vie en surface étant intenable de par les températures excessivement ardentes qui s’abattaient sur le pays avec des pics de chaleur à 41°C sur les territoires environnants.

Rendez-vous à 9h00 à Saint Mathieu de Tréviers d’où nous partons Jo, Amandine et moi, en direction de l’Aveyron, pour arriver une heure et demi plus tard sur le parking du cimetière de Saint-Paul des Fonts.

Nous préparons nos affaires pour ensuite prendre le chemin menant droit aux falaises et au somptueux cirque qui abrite cette petite commune rurale.

La marche ne se veut pas trop dure et pas trop longue, avant de s’approcher de la cavité qui n’est autre qu’une ancienne fromagerie aménagée par les anciens dans la faille présente au pied de la falaise.

Le temps pour nous de nous changer en mode spéléo à l’entrée de la Cabane et ainsi commencer à ressentir le fort contraste de température entre les deux milieux. La transition au départ est saisissante mais s’avèrera bien agréable par la suite tout de même.

Nous déambulons en premier lieu dans la partie où était, jadis, entreposé les premières générations de roquefort.

Une fois arrivée au bout de la partie aménagée, nous passons sous cette dernière pour prendre le chemin inverse, et suivre ce qui est lors d’épisode pluvieux, l’écoulement de l’eau de la cavité, avant de ressortir à l’aval, en falaise sous l’entrée précédemment empruntée. 

Cette sortie naturelle est majestueusement construite en ses bords d’un mur de pierre, et servait à sceller une supposée porte ou grille à en croire les ancrages en plafonds, évitant ainsi aux brigands de s’approprier le précieux butin qu’était, à l’époque en ces lieux, les non moins célèbre fromages aveyronnais.

Nous faisons demi-tour et nous redirigeons par le même chemin plus profondément dans la cavité, tout en admirant à nouveau au passage, la beauté de la voute construite tout au long de la partie agencée par l’homme.

Un fort souffle ce fait alors ressentir (sans nous faire regretter pour autant les températures estivales de l’extérieur), avant d’arriver dans une grande salle qui se prolongera sur une galerie aux proportions démesurées en comparaison avec l’entrée. Celle-ci ne peut nous laisser croire de prime à bord que de tels volumes puissent être présent là où nous sommes, et ce n’est pas fini…

Arrive ensuite l’actif avec les premiers écoulements et premières infiltrations d’eau ici et là, jusqu’à franchir un petit lac où nous mouillerons les pieds pour poursuivre notre chemin en hauteur le long d’une main courante et éviter ainsi une nouvelle zone de lac, plus profonde. 

S’en suivra une petite tyro sur corde avant d’aborder non loin de là une nouvelle main courante, nous faisant contourner un passage aquatique en voute mouillante, et gravissons différents paliers pour aboutir à une ouverture sous plafond en hauteur, nous permettant de passer de l’autre côté. 

A nouveau il souffle fort sur ce passage où il ne fait pas bon de s’immortaliser par conséquent. Directement derrière cela, nous poursuivons par une descente sur corde pour rejoindre à nouveau un petit lac, franchissable au choix, à la carte, soit en main courante sur une partie athlétique, soit en canoé, oui oui, la traversée peut se faire aussi sur un bac. 

La suite du réseau exondé se veut encore plus gigantesque que vue précédemment. Se succèderont alors des salles au gabarit impressionnant et des galeries ou des rames de métros entières pourraient y circuler (même s’il s’agirait plus de funiculaires que de métros de par les chaos de blocs que nous arpentons en montée et en descente).

Même nos lampes ne peuvent en éclairer distinctement les longueurs et les plafonds.

Jusqu’à finir sur l’actif en suivant une faille, toujours aux proportions plus qu’acceptable à taille humaine, et stoppons net quelques temps plus tard sur un départ en siphon qui marque la fin de notre progression aller.

Le temps est venu de la marche retour où nous continuerons d’admirer la grandeur et les dimensions hors normes des blocs au sol, et des plafonds ainsi dévoilés.

Nous remontons sur corde le petit passage venteux avant de revenir sur la première partie de la cavité, accessible au plus grand nombre des âmes curieuses et avides de fraicheur et d’obscurité. 

Nous rejoignons le monde extérieur sous la tinte du clocher qui sonne déjà 17h00. 

Cela fera 6 h00 que nous étions sous terre à découvrir les merveilles de ce lieu très variés en volumes et en roches, une vraie pépite. Merci à Jo pour cette heureuse découverte pour Amandine et moi.

Nous reprenons le chemin nous menant au village, avec une légère variante, puis nous quittons le village pour remonter sur le Larzac où nous tenterons une petite virée récréative à La Couvertoirade, qui se veut alors déserte à notre arrivée devant le parking municipal payant. 

Nous déciderons donc de poursuivre en direction du Caylar, et nous attablons non loin de la place de l’arbre sculpté pour dîner et profiter de ces derniers instants en terre des causses, avant de redescendre à Saint Mathieu de Tréviers par Ganges et ainsi clôturer notre épopée du jour.